Depuis 2016, l’Argentine est engagée dans une guerre contre l’inflation. Causée par de multiples facteurs, comme un manque de confiance dans la banque centrale ou des dépenses excessives du gouvernement, la dépréciation du peso argentin a eu un impact négatif sur le pouvoir d’achat des citoyens.
Ainsi, 37,3 % de la population est passée sous le seuil de pauvreté et beaucoup d’autres ont vu leurs économies s’envoler. Dans ce contexte, de nombreux Argentins se sont tournés vers le bitcoin (BTC) et les crypto-monnaies pour se prémunir contre une inflation de 60 %, bien que le marché soit dans le rouge depuis plusieurs mois et que la banque centrale interdise aux institutions financières de fonctionner avec des actifs numériques.
Les jeunes générations, en particulier, y voient un moyen de consolider leurs économies, alors que l’inflation annuelle dépasse 55 % et que les niveaux d’intervention du gouvernement dans l’économie augmentent. L’année dernière, l’Argentine a enregistré le 10e taux d’adoption de crypto-monnaies le plus élevé au monde et l’un des plus élevés des Amériques, selon l’indice Chainanalysis.
Victor Levrero, 44 ans, spécialiste en informatique dans la province de Buenos Aires, place ses économies supplémentaires dans des stablecoins et des bitcoins chaque mois après avoir épuisé son quota de 200 dollars pour convertir des pesos en dollars. Il ne s’embarrasse pas d’une épargne à long terme en pesos.
« Fondamentalement, c’est parce que je perds moins », a-t-il déclaré. « Avec une inflation argentine entre 60 et 70 %, et des termes fixes payant 30-35 %, cela ne fonctionne tout simplement pas. »
Outre le bitcoin, les Argentins se tournent de plus en plus vers les stablecoins comme moyen de stocker de la valeur en dollar américain, d’autant plus que leur pays impose un contrôle strict des capitaux sur les services de change.
Selon une estimation, l’adoption de la crypto en Argentine pourrait croître de 235 % au cours des 12 prochains mois.
Les autorités taxent les crypto-monnaies pour l’instant, ce qui indique qu’un cadre réglementaire pourrait être mis en place.